La cohabitation entre deux chiens et entre chien et chat

« Comment faire pour que mon chien accepte le chat que je vais adopter ? » « Dès que le chaton est arrivé, mon chat a craché sur lui et j’ai dû les séparer. Comment dois-je agir pour qu’ils puissent vivre ensemble ? »

Même si chaque cas est particulier, des règles simples permettent de faciliter la mise en présence de chiens ou de chats qui vont devoir cohabiter, d’améliorer cette cohabitation voire d’aider à créer des liens d’affection entre eux.

Naturellement, des groupes de chattes (mère et filles souvent) peuvent se constitués. On les appelle des matriarcats.

 

La cohabitation entre deux chats

Contrairement au chien, le chat est une espèce plus territoriale que sociale. À l’état naturel, le chat est plutôt solitaire. Il est rare, en effet, d’observer des groupes de chats vivants ensemble, à l’exception de matriarcats constitués d’une mère parfois avec sa soeur et de ses chattes ayant grandi. Elles se reproduisent souvent ensemble (chaleurs, mise-bas et allaitement des petits). Les mâles entiers sont en revanche plus solitaires et moins « sociaux » que les mâles castrés ou que les femelles, stérilisées ou non. Les animaux entiers vivent sur un territoire généralement plus étendu que les chats stérilisés. Cela signifie que les chats entiers se contentent moins facilement d’un espace restreint (risque d’anxiété en milieu clos) et tolèrent moins la présence d’autres chats sur leur territoire.

 

Comme on l’a vu chez le chien, il va être plus facile de faire cohabiter deux chats si l’un d’entre eux est un chaton de 2 à 4 mois. La première raison est que le jeune a des capacités d’adaptation plus importantes et qu’il s’attache vite à un être vivant. La seconde raison est que l’adulte sera plus tolérant avec un chaton qu’avec un adulte. Il arrive même qu’une femelle materne le nouveau chaton ce qui est évidemment de bon augure.

Arrivée d’un chat adulte

La cohabitation entre deux chats adultes doit être supervisée avec délicatesse et patience. Il faut compter plusieurs jours (environ 15 jours) pour voir s’installer des relations apaisées entre les deux chats. Placer un diffuseur de Féliway® la veille de la rencontre permettra d’aider le chat en place et le nouveau chat à s’habituer l’un à l’autre. En effet, pour le nouveau chat, l’arrivée d’un intrus dans son territoire perturbe les marques olfactives qui y sont présentes. Les phéromones comme lors d’un déménagement apaisent le chat et l’aide à s’installer malgré la perturbation du territoire. Pour le nouveau chat, il est évident que la phéromonothérapie diminue le stress lié à l’arrivée dans un territoire inconnu. Il faut imaginer que les chats vont devoir aménager leur espace commun, notamment en « traçant » leurs propres chemins … une sorte d’aménagement du territoire pour que chacun utilise l’espace sans devoir déranger les activités de l’autre. Pour faciliter cet aménagement de territoire, il convient de placer les gamelles de croquettes dans des pièces différentes pour que les chats ne soient pas obligés de se croiser pour aller manger. Si l’un des chats poursuit l’autre (il s’agit le plus souvent du chat en place), il faut éviter d’intervenir de façon à ne pas aggraver le stress. Il vaut mieux les laisser faire pour que l’équilibre « des forces » entre les chats s’installe. Si après 15 jours (sans intervention des propriétaires), les relations ne sont pas équilibrées, l’un étant plus agressif que l’autre qui vit reclus dans un coin de l’habitation (anxiété de cohabitation encadré 3.), il faut intervenir médicalement.

 

La cohabitation entre chiens et chats

Il est beaucoup plus facile de faire coexister un chat et un chien ensemble quand ils se connaissent alors que l’un des deux est très jeune.

Un chien adulte va être plus doux et plus prudent avec un chaton. Le chaton s’attachera vite à ce chien qui ne le poursuivra pas comme il aurait pu le faire s’il s’était s’agit d’un chat adulte. D’un autre côté, le chaton peut cracher au début sur le chien, mais la menace qu’il représente pour le chien est si faible que le chien s’en amuse gentiment et tolère ses petites agressions. Ils apprennent vite à se connaître, le chaton jouant avec la queue du chien, celui-ci le laissant faire sans difficulté.

De la même façon, un chat adulte aura plus de facilité à accepter un chiot qu’un chien adulte. Le chat crachera probablement quand le chiot s’approchera de lui, le chiot reculera alors en aboyant très probablement. Quand le chiot aura reculé et dès qu’il aura cessé d’aboyer, le chat se calmera et attendra que le chiot refasse une tentative. Petit à petit, si le chiot est prudent, le chat le laissera s’approcher de plus en plus près. Dès que le chiot s’excite, aboie ou fait des appels au jeu un peu brusque, le chat le rabroue. Le chat se postera très certainement en hauteur, s’il en a la possibilité pour pouvoir l’observer à sa guise sans risque d’être dérangé le nouveau venu. Il est donc important que le chat puisse se cacher ou se placer en hauteur. Si le chat est déjà bien socialisé au chien, la mise en présence sera plus aisée et la cohabitation beaucoup plus rapide. Si le chien est calme et prudent, le chaton s’habituera en quelques heures à ce nouveau compagnon de vie.

Il est évident que la mise en présence d’un chaton et d’un chiot représente la situation la plus favorable : les deux animaux sont très jeunes, ils s’attachent facilement et très rapidement à tous les êtres vivants qu’ils rencontrent, leur attachement réciproque est quasi inévitable.

L’anxiété de cohabitation

L’anxiété de cohabitation se caractérise par des troubles anxieux chez l’un ou chez les deux chats. L’anxiété peut se manifester par des agressions (chez l’agresseur), de la malpropreté (marquage urinaire ou trouble de l’élimination) et de l’hypervigilance mais aussi de l’inhibition (peur chez l’agressé), du léchage exacerbé (alopécie extensive) ou de la boulimie. On observe une sorte d’escalade avec de véritables harcèlements de la part de l’agresseur qui interdit à l’autre chat (la victime) d’évoluer dans le territoire. Au final, l’agressé est retrouvé prostré sous un lit par exemple d’où il ne peut sortir puisque l’autre le surveille pour l’attaquer dès qu’il osera montrer son nez. L’agresseur se montre de plus en plus agressif parfois même envers ses maîtres, il peut effectuer du marquage urinaire et plus de griffades… et surtout il se montre obsédé par l’autre chat qu’il cherche à expulser du territoire. L’autre chat est inhibé, souvent il devient malpropre (trouble de l’élimination), triste voire déprimé avec souvent une exacerbation des activités substitutives comme le léchage. Selon les cas, le praticien peut décider de traiter les deux chats : l’agresseur, le but étant de diminuer son agressivité (et son anxiété), et l’agressé, l’objectif étant de le désinhiber suffisamment pour qu’il ose affronter son agresseur (en diminuant son anxiété aussi)… afin de rétablir l’équilibre des forces et que chacun puisse évoluer dans tout le territoire. Le temps de traitement sera de un à quatre mois en fonction de la rapidité de l’amélioration. Si l’un des chats souffre d’un trouble du développement (Hs-Ha ou syndrome de privation sensorielle), il convient de le traiter de façon adaptée et ce pendant une durée d’au moins quatre mois.

Les traitements lors d’anxiété de cohabitation

L’agresseur La victime
• Nutraceutique

 

• Psychotropes vétérinaires

 

• Psychotropes de médecine humaine

 

  • (Anxitane)
  • (Zylkène)
  • Selgian
  • Clomicalm
  • Fluoxétine ou Prozac: 0,5 à 1 mg/kg/j
  • Anxitane
  • Zylkène
  • Selgian
  • Clomicalm
  • Mansérine ou Athymil: 2 à 5 mg/kg/j

 

Quelques conseils pratiques

En général

  • Se placer dans une pièce spacieuse, portes fermées
  • Laisser les animaux au sol
  • Ne pas intervenir si l’un des deux menace l’autre
  • Laisser suffisamment de temps aux animaux pour s’observer et retenter une approche
  • Placer les gamelles à distance

chien/chat

  • Feliway® diffuseur à installer de préférence la veille de la rencontre
  • Vérifier que le chat peut monter sur un meuble pour échapper au chien si nécessaire
  • Veiller à ce que le chien soit calme et qu’il ait mangé (pour qu’il ne se précipite pas sur la gamelle sur chat)
  • Ne pas intervenir si le chat poursuit le chien ou inversement, le chat pouvant échapper à l’autre animal en montant en hauteur
  • Placer la gamelle du chat en hauteur pour que le chien ne puisse l’embêter

chat/chat

  • Feliway® diffuseur à installer de préférence la veille de la rencontre
  • Vérifier que le chat peut monter sur un meuble pour échapper au chien si nécessaire
  • Ne pas intervenir si l’un des chat poursuit l’autre qui doit avoir le moyen de lui échapper)
  • Placer les gamelles à distance (dans deux pièces différentes)

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