Une consultation de comportement : qu’est-ce que c’est ?

Une consultation de comportement est effectuée par un vétérinaire comportementaliste et concerne les animaux qui présentent un ou plusieurs troubles du comportement.

• L’objectif d’une consultation de comportement est d’améliorer le comportement de l’animal, de diminuer ses troubles, donc de diminuer son mal être et sa souffrance.

• Comment ?

Le vétérinaire analyse d’abord la situation. L’idée clé est qu’un trouble du comportement, qu’il s’agisse d’agressivité, de malpropreté ou de peurs, constitue un symptôme d’une affection comportementale, comme la toux est un symptôme d’une affection respiratoire (cf. encadré). Le vétérinaire observe et examine le chien ou le chat, il pose parallèlement des questions au cours de l’entretien avec ses maîtres pour établir un bilan comportemental et préciser la situation. Il peut ainsi porter un diagnostic et élaborer avec les propriétaires un « plan d’action » (thérapie comportementale associée éventuellement à un traitement selon les cas).

Si on reprend l’exemple de la toux comme symptôme…

On peut tousser parce qu’il y a de la fumée dans la pièce (on n’est alors pas malade) ou parce qu’on souffre d’une allergie, ou bien d’une trachéite ou d’une pneumonie, par exemple. Le médecin en posant des questions sur le symptôme (quel type de toux, depuis quand, quelle fréquence, dans quel contexte ?) et en examinant le patient, établit un diagnostic et prescrit des recommandations et un traitement adapté. Selon l’évolution du patient dans les jours qui suivent, le médecin modifiera ou non son diagnostic et éventuellement le traitement.

• Un trouble du comportement a toujours plusieurs origines

Tout comportement est multifactoriel comme on dit – il y a toujours plusieurs facteurs à l’origine d’un comportement -, un trouble du comportement est donc aussi multifactoriel (cf. encadré 2). Concernant la manifestation d’un comportement en particulier, il faut évidemment prendre aussi en compte le contexte dans lequel il s’est produit. Par exemple, un chien peureux ne réagira pas de la même façon s’il est libre de fuir ou s’il est attaché et acculé.

Les principaux facteurs influençant le comportement général d’un individu sont au nombre de 7 :

–  1 – le tempérament de l’animal lié à la génétique et aux influences lors de la gestation et lors de sa vie en fratrie,

– 2 – les conditions de développement, c’est-à-dire les conditions de vie les 3 premiers mois (qualité de maternage, environnement plus ou moins riche en stimulation, quantité et qualité des relations avec l’homme),

– 3 – le milieu de vie : appartement, maison, composition de la famille et personnalité de chacun, présence d’autres animaux, rencontre avec des congénères…

– 4 – l’éducation donnée par les maîtres, la façon de communiquer, les habitudes de vie au quotidien,

– 5 – les expériences passées, notamment d’éventuelles situations traumatisantes,

– 6 – l’état physiologique : une chienne en chaleur ne réagit pas pareil qu’une chienne stérilisée,

– 7 – l’état de santé : des douleurs ou une maladie influencent évidemment le comportement de tout individu.

• Le diagnostic d’un trouble du comportement ?

Afin d’être le plus pertinent et le plus efficace possible, le vétérinaire comportementaliste cherche à établir un diagnostic précis, c’est-à-dire établir les causes et les facteurs prépondérants concernant le trouble du comportement de l’animal en question. Ainsi, il pourra proposer des mesures efficaces et pertinentes (encadré 3).

Exemples de prise en charge d’un trouble du comportement

– S’agit-il surtout d’un problème d’éducation et de communication des maîtres envers leur animal ? Son rôle sera alors d’expliquer comme mieux agir et réagir pour que les relations entre l’animal et ses maîtres soient plus harmonieuses, donc que l’animal recouvre un comportement adapté.

– L’animal présente un syndrome de privation sensorielle ? Ce trouble du développement caractérise les chiens ou les chats qui n’ont pas été assez stimulés pendant les trois premiers mois de leur vie. Comme ils ne sont pas assez habitués à l’homme et/ou aux bruits de la ville, par exemple, ils ont souvent peur et sont anxieux, avec toutes les conséquences que l’anxiété peut entraîner. Le vétérinaire après avoir expliqué l’origine du problème aux maîtres, leur propose des techniques pour aider leur animal à avoir moins peur, et s’il cela lui semble nécessaire d’associer des produits apaisants ou anxiolytiques.

– L’animal est hyperactif parce qu’il n’a pas été assez materné pendant les 2 premiers mois de sa vie ? Le syndrome Hs-Ha (hypersensibilité-hyperactivité) comme on l’appelle explique beaucoup de désordres (destruction, malpropreté, agressivité) et génère souvent de l’anxiété. De la même façon, un traitement adapté associé à une thérapie comportementale sera proposé.

– Une maladie est mise en évidence, qui provoque par exemple des douleurs, soigner la maladie est prioritaire évidemment. Parallèlement, des gestes simples pour aider l’animal à mieux vivre sont conseillés (comme un couchage confortable et chaud pour un animal souffrant d’arthrose).

• Un travail de collaboration entre le vétérinaire et les maîtres

Le vétérinaire possède des compétences techniques et scientifiques qui lui permettent d’analyser la situation. Les maîtres possèdent la compétence « au quotidien » de leur animal : ils le connaissent, ressentent plus ou moins fort les signes de bien être et de mal être de leur animal. Ils ont aussi des valeurs et des contraintes de vie que le vétérinaire doit prendre en compte dans l’élaboration du plan d’action. C’est donc un véritable travail de collaboration sous le signe de la transparence qui doit s’instaurer entre eux pour que ce qui est mis en place soit efficace. Les maîtres ne doivent pas hésiter à poser des questions pour que les échanges entre eux et le vétérinaire soient clairs et sans ambiguïté.

En pratique ?

Une consultation de comportement dure environ1h30. Il vaut mieux que toute la famille soit là, surtout la ou les personnes qui vivent avec l’animal au quotidien. Le carnet de santé, le dossier médical éventuellement et une liste des événements de vie de l’animal (déménagement, accident, arrivée ou départ d’une personne ou d’un animal, apparition ou disparition d’un comportement particulier) avec les dates constituent des éléments d’information très importants pour le vétérinaire. Enfin, un plan de l’habitation est très utile ou vétérinaire pour imaginer comment cela s’organise au quotidien (lieux de repas, de couchage, …).

Une fois la porte de la salle de consultation fermée, une fois que tout le monde est assis, on libère l’animal et on le laisse « vivre » autant que possible. Les comportements manifestés spontanément par le chien ou le chat sont intéressants pour le vétérinaire (signes de stress ou de peur, comportement exploratoire, relations avec ses maîtres et avec le vétérinaire).

Comments are closed